On passe devant l’école Joséphine Baker, M. Kern n’est pas peu fier d’annoncer que ceci est la première école HQE (Haute Qualité Environnementale) de France mais aussi qu’elle porte un prénom féminin pour inverser la tendance nationale à nommer à 90% les lieux publics avec des noms de personnalités masculines. Aussi, Joséphine Baker nous dit-il, avait 11 enfants et l’école a été inauguré en présence de l’un d’eux.
Du quartier des Quatre Chemins, que nous quittons sous cette conclusion du maire « c’est pas Byzance mais ça va mieux ! », nous nous dirigeons vers les Courtilières, quartier longuement parcouru par un serpentin d’immeuble assez étonnant de 1,5 km et eux-aussi réhabilités, avec l’aide notamment du fils de l’architecte Émile Aillaud, concepteur de ce serpentin. Beaucoup de beaux projets pour le parc semblent être à l’œuvre et nous découvrons en face le jardin ouvrier qui constitue « presque la résidence secondaire » de leurs heureux propriétaires. Les jardins ouvriers sont la propriété d’une association qui s’occupe de les gérer dans leur ensemble et d’attribuer les lots. On aperçoit aussi au loin la tour en brique avec son horloge de l’Université de Médecine d’Avicenne et l’hôpital Musulman.
Le circuit continue et nous nous retrouvons devant les ateliers Pouchard dont il nous parlait déjà en début de visite et en face des ateliers Chanel. Les ateliers Chanel sont inaccessibles à quiconque vient de l’extérieur et surveillés 24h/24, ils abritent les laboratoires de créations cosmétiques de la maison, la Chanelothèque, ainsi que six maisons de métiers d’Art. Bertrand Kern nous apprend avec beaucoup de tristesse qu’un projet presqu’abouti avec la maison Chanel de créer dans les ateliers Bouchard une cité des métiers d’Art a malheureusement, pour l’instant, dû être abandonné à la suite du rachat de ces ateliers par un fonds de pension.
Quelques mètres plus loin, nous retrouvons le canal et une autre école de la ville de Pantin, Saint Exupéry. Elle aussi versée écologie mais pas HQE. Elle est à Énergie Zéro, ce qui veut dire qu’elle ne consomme pas plus d’énergie qu’elle n’en produit. Elle est équipée de panneaux solaires mais aussi de lentilles loupes solaires dans les classes qui absorbent la lumière naturelle pour l’amplifier et la diffuser. Ainsi, souvent les salles de classes sont éclairées à la lumière naturelle.
Entre deux bâtiments ou histoires à raconter, la maire nous donne des chiffres ; il y a actuellement 55.000 habitants à Pantin, contre 49.000 lorsqu’il est arrivé en 2001 et avec une volonté aujourd’hui de ne pas dépasser les 60.000.
Nous voilà arrivés à l’Eglise de Pantin, classée par Jack Lang qui, « dès qu’il passait quelque part, classait ». Il nous explique que la rénovation est engagée et qu’elle « sera nettement moins moche » ! De nouveau un petit rappel historique concernant cette église, Napoléon s’y est caché une nuit, attendant jusqu’à 2 heures du matin avant de se rendre aux Tuileries que tous les révolutionnaires soient endormis.
Et nous faisons après cette histoire un bond dans la modernité car nous arrivons aux Magasins Généraux. Là le maire toujours aussi généreux en histoires nous explique toutes les tractations et le déroulé qui ont finalement menés à la construction de ce lieu, du futur port à bateau (pour réparation), de la place de la pointe (seule grande place de Pantin), du loyer trop élevé demandé aux futurs commerçants par les bailleurs, des plantes qui ne veulent décidément pas poussées sur le mur des bâtiments Elis demandé par la mairie, pendant que le bus s’enfonce entre les chantiers et ne pourra en ressortir qu’en une longue marche arrière réalisée avec une facilité déconcertante.
On finit en rentrant par le fameux axes Jean L’Olive, qui, « malgré les ralentissements provoqués par Madame Pécresse » devrait lui aussi subir une rénovation prochaine. Deux fois une voie, une piste cyclables et un bus propre BHNS (Bus à Haut Niveau de Service). Le centre Leclerc va lui aussi subir quelques transformations déjà entamées et devrait accueillir deux ou trois marques leader dans le vêtements Femme, Homme et Enfant.
Nous traversons le pont de la Mairie avec vue sur le Centre National de la Danse et le maire en profite pour dire « que le fils de l’architecte brutaliste Jacques Kalisz devrait présenter ses excuses » plutôt que d’œuvrer à la conservation des constructions de son père. Quand il n’aime pas il y va aussi fort que quand il apprécie !
Nous arrivons après deux heures de riches informations et d’un voyage très joyeux devant la mairie. Pêle-mêle je vous livre celles qui ont parsemées le fil de cette route de découvertes animée par un homme habité par sa ville, fin connaisseur de son histoire et avide de faire partager son amour de cette ville et la connaissance qu’il en a (force est de le reconnaître indépendamment de toute orientation politique que l’on pourrait avoir) :
– Saviez-vous que Pantin est une des rare ville de France qui a conservé ses villages de vacances ? Deux destinations sont disponibles avec des tarifs en fonction du quotient familial.
– Saviez-vous que Pantin cultive ses propres fleurs ? En effet la ville abrite des serres et propose d’ailleurs des cours de jardinage, des trocs de plantes ou des journées découvertes.
– Saviez-vous que le quartier dans lequel un bout de rue s’est effondré sous le poids d’un camion abritait d’anciennes carrières ? Il a fallu coulé l’équivalent de la tour Eiffel en béton pour pouvoir consolider ce gruyère.
Voilà j’ai eu la chance de pouvoir participer à ce petit tour de découverte de sa ville, j’espère avoir réussi à vous en faire partager quelques bouts et surtout, comme a conclu le maire, que « vous aimerez cette ville et y vivre autant que je l’aime ».
Retrouvez la 1ère partie de cet article ici!
Toutes les photos du périple:
[slideshow_deploy id=’507′]