Zahia Ziouani, une cheffe d’orchestre qui fait vibrer Pantin et le monde

par pierre

Cheffe d’orchestre reconnue et figure emblématique de Pantin, Zahia Ziouani nous a accordé un entretien.
À l’occasion de l’inauguration d’une fresque monumentale à son effigie sur les Grands Moulins de Pantin, elle revient sur son parcours, ses engagements et ses projets. Découvrez le portrait d’une artiste passionnée, qui œuvre pour rendre la musique classique accessible à tous et faire rayonner sa ville natale.

Un portrait géant à votre effigie orne désormais les Grands Moulins de Pantin. Qu’avez-vous ressenti en découvrant cette fresque ?

Zahia Ziouani : Ça a été une grande surprise ! Au départ, l’équipe de BNP Paribas, partenaire de l’Académie Divertimento, m’avait parlé de ce projet de fresque, sans me préciser le lieu. Quand j’ai appris que ce serait à Pantin, j’étais évidemment très heureuse et fière. Pantin est la ville où j’ai grandi, où j’habite encore, elle me tient beaucoup à cœur. J’ai vu ce quartier se transformer, et me retrouver sur cette façade, c’est une véritable émotion. J’espère que mon parcours pourra inspirer d’autres personnes.

Vous avez créé l’Orchestre Symphonique Divertimento et son académie. Pourquoi est-ce si important pour vous de rendre la musique classique accessible à tous ?

Z.Z. : Quand j’étais enfant, j’ai eu la chance d’aller au Conservatoire de Pantin, où il y avait des professeurs de qualité. On avait aussi des concerts auxquels on pouvait assister, mais c’était souvent des concerts en petite formation. Je rêvais de voir un grand orchestre symphonique dans ma ville, comme ceux que je pouvais voir à l’Opéra de Paris avec ma mère. La musique symphonique est une musique vivante, puissante, qui procure beaucoup d’énergie et d’émotion. « Ça n’a rien à envier à des concerts de rock ou d’autres musiques parce que c’est très puissant, comme disent les jeunes, ça envoie les watts ! » Je veux permettre à tous les publics, et notamment aux jeunes de Seine-Saint-Denis, de vivre cette expérience.

Comment faites-vous pour dépoussiérer l’image de la musique classique et la rapprocher des jeunes générations ?

Z.Z. : Je crée des ponts entre la musique classique et d’autres univers, comme les cultures urbaines, la danse, le cinéma, le sport. J’aime explorer des thématiques actuelles, comme l’écologie, l’inclusion, l’égalité femmes-hommes, à travers des œuvres classiques et des musiques du monde entier. J’essaie de montrer que la musique classique n’est pas une musique du passé, poussiéreuse et élitiste. Et puis, je vais à la rencontre du public, avant et après les concerts, pour échanger et partager ma passion.

Vous avez été très impliquée dans les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Que retenez-vous de cette expérience ?

Z.Z. : C’était une aventure incroyable ! J’ai participé à l’écriture du dossier de candidature, j’ai dirigé le pré-show de la cérémonie d’ouverture avec une belle partie de musique symphonique, d’œuvres de musique française, et une deuxième partie avec Slimane. J’ai créé des spectacles pour les Jeux Paralympiques… J’ai voulu montrer que la musique classique pouvait s’inscrire dans cet événement populaire et fédérateur. C’était important pour moi que les Jeux soient une fête pour tous les habitants de la Seine-Saint-Denis. J’ai eu l’occasion de porter la flamme olympique à Saint-Denis, et c’était un moment très fort. J’ai vu des habitants venus de toute la Seine-Saint-Denis pour m’encourager. J’emmenais avec moi toutes les personnes qui ont contribué à ma réussite : mes profs, mes amis d’enfance, ma famille, les élus…

Quels sont vos prochains défis ?

Z.Z. : Continuer à développer l’Académie Divertimento, qui forme de nombreux jeunes en Seine-Saint-Denis et à l’étranger. Je lance d’ailleurs un appel au soutien de cette académie ! Nous avons besoin de partenaires pour accompagner ces jeunes talents. J’aimerais aussi trouver un lieu de résidence emblématique pour l’orchestre, que je cherche en Seine-Saint-Denis, là où l’orchestre a écrit son histoire. Et bien sûr, poursuivre mes projets innovants et aller à la rencontre des publics, partout en France et dans le monde.

Votre parcours est une source d’inspiration pour beaucoup de jeunes. Quel message souhaitez-vous leur transmettre ?

Z.Z. : Tout est possible ! J’ai souvent entendu dire que je ne pouvais pas devenir chef d’orchestre parce que j’étais une femme, issue d’un quartier populaire, avec une double culture. J’y suis parvenue grâce au travail et à la persévérance. Il faut croire en soi, se fixer des objectifs ambitieux et ne jamais abandonner ses rêves. La musique, comme le sport, est une excellente école de la vie. Elle permet de se dépasser, d’apprendre l’exigence et le travail d’équipe.

Un dernier mot pour les Pantinois ?

Z.Z. : Je suis fière d’être Pantinoise. Pantin est une ville dynamique, riche en talents et en énergie. J’y ai mes repères, mes souvenirs. J’espère que mon parcours contribuera à faire rayonner l’image de notre ville.

Retrouvez l’interview complet en vidéo :

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