Quand et comment faut-il faire ses courses à Pantin ?

par pierre

Jusque dans les années 80, la ville de Pantin avait son journal indépendant, L’ami de Pantin, édité par la paroisse de l’Église Saint-Germain. On y a trouvé cet article qui explique comment « la ménagère » doit faire ses courses intelligemment et à moindre coût. On vous laisse vous faire votre propre opinion.

Bien rares sont les femmes qui, travaillant au dehors, ont le temps de faire le marché. Pour celles-ci, point question de savoir si le marché le plus avantageux est celui de l’église de Pantin, de Hoche ou des Quatre-Chemins (nous reviendrons ultérieurement sur l’approvisionnement de ces marchés pantinois).

Le problème est de savoir si on fera ses courses le matin avant de partir, si on profitera du moment du déjeuner ou bien si on attendra le soir.

Rien n’est plus désagréable, ni plus coûteux que ces courses hâtives faites le soir en courant. On sort épuisé du métro ou de l’autobus, la journée a été longue, fatigante. On pense à tout le travail de la maison, au mari, aux enfants qui attendent le diner et si on ne peut faire au mieux, on veut aller au plus vite. Alors on achète n’importe quoi, n’importe comment ; on a prévu un menu et c’est précisément ce qu’on souhaitait préparer qu’on ne peut pas trouver ce soir-là.

Évidemment, pour faire ses courses à l’heure du déjeuner, il faut disposer d’un minimum temps libre et travailler dans un quartier commerçant. Il est plus agréable de choisir ses achats au grand jour, sans être pressée par le temps. Et, de plus, peu de quartiers, il faut bien le dire, sont aussi chers que Pantin. Ainsi, telle boîte de conserves qui, au moment de Noël, coûtait 6,30 NF dans un magasin de Pantin, ne coûtait que 5,30 NF au Prisunic des Champs Élysées (la même marque, exactement). Bien sûr, il n’est pas pour autant question de prendre son filet à provisions et de s’en aller délibérément faire ses courses aux Champs Élysées; mais lorsqu’on travaille, on peut toujours comparer les prix d’un quartier à un autre et essayer de s’organiser de façon à faire certains achats qui ne nécessitent pas des manipulations pénibles : on compense ainsi certaines pertes d’argent obligatoires, notamment en ce qui concerne les primeurs, les fruits et la crèmerie, lorsqu’on n’a pas la possibilité de s’approvisionner au marché.

Toutefois, si la vie est si chère, si nous dépensons tellement d’argent pour notre nourriture – autant les Françaises sont ingénieuses pour régler les questions comme habillement, arrangements de la maison, etc., autant, en général, elles ne sont pas assez attentives pour les dépenses quotidiennes de nourriture n’est-ce pas notre propre faute ?

Le Centre d’observation économique de la Chambre de commerce de Paris, vient de publier les résultats d’une enquête sur « le comportement des ménagères de Paris et de banlieue ».

Certains chiffres révélés par cette enquête sont absolument surprenants. 22 % des clientes achètent sans demander le prix et sur les 78 % restant, 51 % le demandent souvent, 23 % quelquefois et 4 % rarement. Beaucoup de ménagères connaissent mal ou même ignorent complètement, le cours de certaines denrées que, pourtant, elles consomment quotidiennement. On compte que 70 à 90 % des personnes interrogées ont pu citer de mémoire le prix à peu près exact du kilo de bifteck, du sucre, des pommes de terre, du litre d’huile ; mais 50% seulement ont donné le prix exact du kilo de farine, de chocolat ou de colin, les réponses des autres étaient des plus fantaisistes et fort éloignées de la vérité.

Cette enquête prouve que souvent, nous péchons par ignorance et par négligence. Une femme qui travaille aurait probablement intérêt à faire, chaque mois, une grosse commande d’épicerie et de produits d’entretien à une coopérative de consommateurs – il en existe actuellement plusieurs à Paris qui livrent en banlieue, jusqu’en Seine-et-Oise – à faire livrer le vin et les eaux minérales par une maison dont elle connaît les qualités et dont elle est sûre et de ne garder comme achats réguliers que le pain, le lait, les primeurs.

Si Leclerc réussit dans son entreprise de lutte contre la vie chère, c’est parce qu’il aura su développer la vigilance des ménagères, qu’il leur aura appris à s’organiser. Ce que Leclerc peut faire, nous pouvons essayer de l’obtenir ; son offensive à Issy-les-Moulineaux a amené commerçants et consommateurs à réfléchir et a entraîné de sérieuses baisses dans tous les secteurs de la consommation courante.

Peut-être est-ce le rôle des ménagères d’éduquer leurs commerçants et, paradoxalement, les femmes qui travaillent en dehors de chez elles peuvent beaucoup, puisqu’elles peuvent établir des comparaisons et faire un choix.

(A suivre.)

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